Bipolaire, psychiatrie : définition et origine

Le trouble bipolaire est né officiellement en 1980, à l’occasion de son introduction dans la troisième édition du manuel diagnostique de l’Association psychiatrique américaine, le fameux DSM-III. Auparavant, bien peu de personnes avaient entendu parler de ce concept psychiatrique très confidentiel. Pourtant, quiconque googlise de nos jours « trouble bipolaire » a toutes les chances d’apprendre que cette maladie est vieille comme le monde. C’est juste, nous dit-on, un nouveau nom pour ce que l’on appelait auparavant la psychose maniacodépressive, un trouble de l’humeur se caractérisant par une alternance cyclique d’états d’hyperactivité maniaque et de dépression profonde qui était déjà décrit par Hippocrate et d’autres médecins antiques. Ce raccourci, qui a pour effet de naturaliser le trouble bipolaire, cache en réalité une histoire bien plus complexe. C’est vraisemblablement par une illusion rétrospective que nous attribuons aux Grecs la premièr
Psychose maniaco-dépressive ou MMD (maladie maniaco-dépressive)
Klein et Fink 1 décrivent la psychose comme un effet négatif de l’imipramine (antidépresseurs tricycliques). Depuis l’introduction du Prozac en Décembre 1987, il y a eu une augmentation massive du nombre de personnes qui prennent des antidépresseurs. Preda et Bowers 2 ont rapporté en 2001 que plus de 200.000 personnes par an entrent dans un hôpital général avec une manie et / ou de psychose infuite par les antidépresseurs . Ils ont été choqués par ces chiffres élevés indiquant que , comme il est rare que les médecins reconnaissent l’antidépresseur comme l’élément déclencheur de la manie que les chiffres réels de la manie induite par les antidépresseurs serait beaucoup plus élevé.
Au moins 9 adultes sur 10 j’ai vu dans les deux dernières décennies , qui ont subi des épisodes maniaques qui pourraient être diagnostiqués comme bipolaire,  les avait en réponse directe aux stimulants ou antidépresseurs-surtout les nouveaux antidépresseurs à partir avec le Prozac.
En dépit des preuves claires fournies dans des livres comme Anatomie d’une épidémie par Robert Whitaker, il est pas encore bien reconnu par les médecins ou les patients que ce problème et d’ autres sont iatrogène (induite par le traitement).
Avant 1955, la maladie bipolaire est un trouble rare. Il n’y avait que 12 750 personnes hospitalisées souffrant de cette affection en 1955. De plus, il y avait seulement environ 2.400 «premières admissions» pour la maladie bipolaire annuelles dans les hôpitaux psychiatriques du pays.
diagnostique bipolaire
Les résultats ont été relativement bonnes aussi. Soixante-cinq pour cent ou plus des premiers patients à l’admission permettrait de recouvrer dans les 12 mois. Sur le long terme, seulement 15% environ de tous les patients de première admission deviennent des malades chroniques, et 70% à 85% des patients auraient de bons résultats, ce qui signifiait qu’ils avaient travaillé et une vie sociale active.
Aujourd’hui, la maladie bipolaire est dit à affecter un à chaque 40 adultes aux États-Unis. Une maladie rare est devenu un diagnostique très commun. Il ya plusieurs raisons à cela. Premièrement, de nombreux médicaments  illicite ou légale peuvent susciter des épisodes maniaques, et donc l’utilisation de ces médicaments a conduit beaucoup de victimes à un diagnostique bipolaire. Deuxièmement, les limites de diagnostic de la maladie bipolaire ont été considérablement élargi.
De fait, une série de procès retentissants ont été intentés ces dernières années aux Etats-Unis aux fabriquants d’anticonvulsants et d’antipsychotiques atypiques pour avoir caché leurs effets secondaires et/ou les avoir marketés “hors norme” pour des populations de patients pour lesquelles ils n’étaient pas autorisés par la Food and Drug Administration. Les sommes payées par les compagnies à titre d’amendes ou de dommages et intérêts sont énormes et elles donnent une idée de l’étendue du désastre sanitaire provoqué par ces médicaments: 430 millions de dollars pour le marketing du Neurontin pour le trouble bipolaire par Warner-Lambert/Parke-Davis (maintenant Pfizer); 2,6 milliards pour le marketing non moins illégal du Zyprexa par Lilly; 301 millions pour celui de l’antipsychotique atypique Geodon par Pfizer; 520 millions pour celui du Seroquel par AstraZeneca. Johnson & Johnson et sa filiale Janssen sont poursuivis par neuf états américains pour le marketing hors norme du Risperdal. Quant au Dr. Joseph Biederman, directeur du Johnson & Johnson Center for Pediatric Psychopathology Research au Massachusetts General Hospital et principal promoteur académique du trouble bipolaire pédiatrique, il a été cité à comparaître dans le cadre d’une enquête fédérale afin d’expliquer le 1,6 million de dollars qu’il a touchés de 2000 à 2007 de la part Johnson & Johnson et d’autres compagnies pharmaceutiques susceptibles de bénéficier directement de ses recherches.
Et ce cher, très cher docteur Biedermann a rempli sa mission de promotion du trouble bipolaire chez les enfants, puisque le diagnostic, toujours controversé d’un point de vue scientifique, a augmenté de 40% entre 1994 et 2003,
Il y a un truc qui m’ennuie depuis plusieurs années, en tant que Psychiatre. C’est le diagnostic de Bipolarité de la part de mes confrères et la stratégie marketing agressive de certains labos pharmaceutiques pour faire prescrire deux médicaments qui, à mon avis, sont dangereux et prescrits le plus souvent sans réelle indication
« Il n’existe aucune base légitime sur laquelle les chercheurs peuvent s’appuier pour prétendre que le trouble bipolaire est un trouble strictement génétique, et il est vraiment temps pour eux d’arrêter tout leur cinéma  . Un tel discours crée un ensemble de faux espoirs pour les patients atteints de trouble bipolaire (thérapie génique va me guérir!) Et les encourage à ne pas faire le gros du travail psychologique qu’ils doivent faire pour vivre une vie productive »
Dans les notes des catégories Conflits d’intérêts en psychiatrie et Maladies inventées / disease mongering, nous avons montré que la psychiatrie est la spécialité médicale la plus corrompue par l’industrie pharmaceutique, pour le compte de laquelle elle façonne des maladies et les « légitime » dans le DSM. Appliqué aux enfants, cet affairisme donne une augmentation exponentielle des diagnostics d’hyperactivité et de trouble bipolaire, en premier lieu, et une mise sous camisole chimique dès la moindre « déviation » par rapport à une « normalité » dont la seule chose qu’on puisse affirmer avec certitude, c’est qu’elle n’existe pas…
Dans un nouveau livre, la plus amère pilule, le Dr Joanna Moncrieff soutient que les psychiatres overdiagnose bipolaire en particulier avec des gens qui connaissent le symptôme clé de sautes d’humeur extrêmes. Le désordre – qui touche un certain nombre de stars d’Hollywood, dont l’actrice Catherine Zeta-Jones, le comédien Russell Brand et l’acteur Stephen Fry – devenu à la mode parce que les compagnies pharmaceutiques «sinistre» ont changé la définition de créer un marché plus vaste pour leur médicament antipsychotique, le Dr Moncrieff écrit dans l’extrait édité à partir de son livre publié ci-dessous. Qu’il était «prêt à être exploité» La manipulation essentiellement juridique de la compréhension du public et psychiatriques de ce qui est venu à être connu comme le trouble bipolaire (autrefois appelé maniaco-dépression) a été sinistre. Les fabricants de médicaments antipsychotiques rare se sont mis à en modifier le sens de cette condition une fois rare et distinctive, en élargissant ses frontières au-delà de la reconnaissance de sorte que «trouble bipolaire» est devenu un label qui peut être attaché à toute une myriade de difficultés personnelles communes, qui a ensuite devenus des cibles légitimes pour le traitement antipsychotique.
« des professeurs de psychiatrie sont maintenant en prison pour avoir créé des patients de toute pièce »
Du jour au lendemain, les médecins se sont tous mis à diagnostiquer du trouble bipolaire. Une maladie relativement rare, caractérisée par des phases maniaques de quelques semaines, suivies d’états dépressifs majeurs de plusieurs mois. Le chercheur David Healy (3), qui dirige le département de médecine psychiatrique de l’université de Cardiff, au Royaume-Uni, raconte comment le laboratoire Eli Lilly, par exemple, a ressorti du chapeau cette maladie mentale en suggérant que, lorsqu’un antidépresseur ne marchait pas sur un patient, c’était sans doute parce que celui-ci souffrait d’un trouble bipolaire non détecté et qu’il fallait lui prescrire un neuroleptique. Lilly a ainsi dopé les ventes de son Zyprexa, jusqu’alors cantonné au traitement de la schizophrénie. D’autres labos ont fait de même, et dans les cabinets des psys les sautes d’humeur trop fréquentes sont devenues des troubles bipolaires. Un tour de passe-passe lucratif qui a fait s’envoler les ventes de neuroleptiques. « En moins de dix ans, le montant des remboursements de neuroleptiques a doublé, jusqu’à rattraper les antidépresseurs, qui subissaient l’arrivée des génériques », confirme François Pesty. L’avantage des maladies mentales pour les laboratoires, c’est que l’on peut aussi en créer de nouvelles. Leur lampe d’Aladin s’appelle le « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux » (DSM). Un registre dans lequel l’Association psychiatrique américaine consigne les nouvelles pathologies, avec la description de leurs symptômes. En trente ans, on est passé de 300 à plus de 1 000 troubles répertoriés ! Parmi les dernières trouvailles, le « trouble oppositionnel avec provocation ». Comment repérer l’ado qui en est victime ? Il est colérique, fait des caprices et s’oppose fréquemment aux adultes. Une maladie qui ressemble bigrement à l’adolescence. Dans le même registre, on trouve aussi le TDAH, le fameux trouble de l’attention, qui s’est répandu telle une traînée de poudre chez les enfants. Les fabricants de psychotropes souffrent, eux, d’une maladie bien réelle, que l’on pourrait appeler le syndrome de la Samaritaine : on trouve tout dans une molécule. Ainsi, GSK a d’abord commercialisé la paroxétine du Deroxat comme remède pour soigner le trouble dépressif majeur, puis l’agoraphobie, l’anxiété, le trouble obsessionnel compulsif, la panique et même le syndrome prémenstruel. Quant à son antidépresseur Wellbutrin, rebaptisé Zyban, il s’est transformé en aide médicamenteuse au sevrage tabagique. Chez Lilly, le Cymbalta, après avoir soigné la dépression, a été prescrit sous le nom de Yentreve pour… l’incontinence urinaire.
effets secondaires des antidépresseurs ou de leurs sevrages.
étude de cas :  un homme qui a été harcelée à son emploi en raison du fait qu’il avait une déficience auditive. Le harcèlement a forcé à chercher un traitement pour trouble dépressif majeur. Il a ensuite été diagnostiqué avec un trouble bipolaire comme la majorité des gens sont diagnostiquée après une réaction indésirable aux antidépresseurs.
39-45 doses de vaccin au moment où vous êtes 6 ans. Et maintenant ajouter la récente in utero tourné pour le fœtus, le vaccin contre la grippe par le mercure. L’épidémie du TDAH, TDA, TOC, bipolaire, l’autisme, l’encéphalite, la narcolepsie est due à la quantité excessive de vaccins qui sont forcées sur les enfants par notre gouvernement afin d’entrer dans l’école. Pour compenser ou d’atténuer les effets de la lésion vaccinale, mal nomered comme « maladie mentale » psyché médicaments sont donnés comme des bonbons. 25% de tous les enfants américains sont sur les médicaments psyché. Et maintenant, la Coalition nationale des femmes organisées découvrir l’un des péchés les plus graves Pharma dans l’histoire de la psyché moderne. L’information qui aurait permis d’éviter les fusillades dans les écoles, les homicides, les overdoses, l’épidémie bizarre de malades mentaux dans les dernières années a été disponible pour vers 15 ans, depuis la cartographie génétique. Cytochrome P450 2D6 est la voie la plus importante du métabolisme qui détoxifie 50% de tous les médicaments et les drogues illicites psyché.7-10% des Caucasiens, par exemple, sont pauvres ou non-métaboliseurs en raison d’une suppression ou d’une activité non de la voie 2D6. Il ya un pourcentage d’Asiatiques et les Américains Afrikan qui sont des métaboliseurs lents.Lorsque certains médicaments (liste ci-dessous) sont donnés à ces données démographiques, en raison de leur incapacité à les métaboliser, ces personnes deviennent psychotiques, homicide, suicide, un danger pour eux-mêmes et de la société. Il ya d’autres voies sur le cytochrome P459 3A4 comme Cyt impliqués dans les rapports psychose de soldats sur Larium, un médicament contre le paludisme. Un autre exemple: la marijuana (cannibales)  est un puissant inhibiteur du cytochrome P450 isoenzymes 3A4, 2C19, 2D6 et. Il s’agit d’une variation génétique, c’est tout.. Ethiopiens et qu’Afrikains traditionnel tanzanien qui ont eu des sols pauvres pour cultiver des aliments ont été consommant beaucoup de mauvaises herbes (adventices médecine), ils ont évolué à multiplier leurs 2D6 du cytochrome. Ces gens sont des «métaboliseurs rapides». Il s’agit d’un test très simple: Swap de la bouche, des dents et des gencives avec 2 compresses stériles (ressemble q-tips) et l’envoyer à notre contact laboratoire en Australie.
Selon les chiffres officiels, cette maladie toucherait en France près de 2 millions de personnes. Et on estime que 10 millions de personnes, soit 1 Français sur 6, en souffrent directement ou par l’intermédiaire d’un proche (cette maladie perturbe tout l’entourage). Mais si l’on prend en compte comme certains experts les troubles apparentés, telles la cyclothymie ou la dysthymie, c’est au moins le double de personnes qui sont touchées, soit près de 5 millions… On peut même vous déclarer « bipolaire monopolaire » (sic), ce qui est arrivé à l’un de mes amis qui souffre de dépression chronique. 5 millions, mon œil ! Vu les conséquences du stress de nos vies trépidantes et émotionnellement chargées, le médecin généraliste (formé en la matière par les labos) a vite fait de vous diagnostiquer un petit travers « bipolaire ». Mais rassurez-vous, il y a 80% de chances que ce diagnostic soit faux. Même les psychiatres n’en peuvent plus, qui sont de plus en plus nombreux à s’élever contre ce qu’ils qualifient d’« impérialisme bipolaire ». Une « épidémie » créée de toute pièce par les labos La maladie bipolaire est un ensemble de syndromes (catégorie « fourre-tout » par définition) qui a été créée et peu à peu élargie par les labos, via le DSM. Les sains d’esprit sont des malades qui s’ignorent… C’est le postulat de travail de l’APA, l’Association psychiatrique américaine, l’organisation la plus influente dans le monde de la santé mentale. Son fameux DSM, « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » (je vous en ai déjà parlé ici) énumère un demi-millier de troubles et ne cesse d’élargir les critères des maladies mentales de sorte que tout le monde est à peu près concerné. C’est sous l’influence de l’APA (dont l’indépendance des experts vis-à-vis des labos a maintes fois été mise en cause) que le Prozac a révolutionné la santé mentale, que l’OMS nous parle d’une « crise mondiale » de dépression et recommande toujours sa molécule, la fluoxétine, comme traitement. C’est par la même supercherie de cette organisation psychiatrique (via le DSM IV de 1994 révisé en 2000) que le chiffre officiel des bipolaires (comme des enfants hyperactifs, des autistes, etc.) a bondi ces dernières années
« Le premier risque est que vous convertissez de dépression unipolaire en bipolaire dépression. L’une des choses que nous avons vu avec l’utilisation des ISRS est cette incroyable, extraordinaire essor des diagnostics bipolaires, et qui est certainement lié à l’utilisation généralisée des antidépresseurs. Maintenant, chez les enfants, quelque chose comme 25 à 50 pour cent des tous les enfants placés sur un antidépresseur, qui restent sur ce antidépresseur pendant cinq ans, se convertir à une maladie bipolaire. Chez les adultes, il semble que 25 pour cent environ de long terme des utilisateurs qui commencent par un diagnostic de dépression unipolaire sera converti en bipolaire. Bipolaire était un trouble assez rare, mais maintenant il devient beaucoup plus commun. Pourquoi est-ce si mauvais ? Eh bien, lorsque vous convertissez de la dépression à bipolaire, maintenant vous êtes dans une catégorie où vous êtes souvent traités avec un cocktail de médicaments, y compris un médicament antipsychotique, et les résultats bipolaires à long terme sont vraiment problématique dans ce pays. Seulement environ 35 pour cent de patients bipolaires sont utilisées. Donc, vous voyez ce risque d’invalidité Donc, mon point est ceci, quand vous allez sur un antidépresseur, vous n’avez un risque d’avoir un épisode maniaque et qui est un risque de devenir « un patient bipolaire», et à ce moment vous êtes dans un long terme beaucoup plus trouble problématique qui n’a pas un bon résultat aujourd’hui. Le deuxième risque réel, c’est qu’il ya beaucoup de preuves compilation [montre] que si vous restez sur les antidépresseurs pour cinq, dix, quinze années, il ya une certaine inquiétude réelle à un déclin cognitif associé à cette utilisation à long terme « .
En 1955, aux Etats-Unis, environ une personne sur 13 000 a été diagnostiqué avec un trouble bipolaire, et ceux qui ont été diagnostiqués eu la chance de récupérer sans rechute de 50%. En 1985, les chercheurs ont constaté qu’en Suisse, l’incidence du trouble bipolaire a considérablement augmenté depuis l’introduction des antidépresseurs. Plus récemment, une méta-analyse de 35 études portant sur des essais contrôlés randomisés a révélé que 12,5% des sujets traités avec des antidépresseurs ont subi une forme de manie. En 2013, l’Institut national américain de la santé mentale avertit que: «Le trouble bipolaire touche environ 5,7 millions d’adultes américains, soit environ 2,6 pour cent de la population américaine de 18 ans et plus dans une année donnée. »
Trouble bipolaire I, II, III… De quoi s’agit-il exactement ? Est-ce simplement une nouvelle façon de nommer la psychose maniaco-dépressive d’antan ? Ou s’agit-il d’un diagnostic vraiment plus précis ? Et si tel est le cas, n’est-il pas suspect qu’il concerne aussi bien des adultes déprimés,des enfants turbulents et des vieillards souffrant d’Alzheimer? A partir de la lecture de Mania. A Short History of Bipolar Disorder (David Healy, The Johns Hopkins University Press, 2008), Mikkel Borch-Jacobsen remonte à la source du « marketing du trouble bipolaire ». Sur le banc des accusés : l’industrie pharmaceutique.
Tôt dans la matinée du 13 décembre 2006, des officiers de police de la petite ville de Hull, près de Boston, se présentèrent devant la maison de Michael et Carolyn Riley pour répondre à un appel. A l’intérieur, ils trouvèrent la petite Rebecca, âgée de 4 ans, étalée sans vie sur le plancher près de son nounours. Rebecca avait été diagnostiquée deux ans plus tôt comme souffrant de trouble bipolaire et elle venait de mourir d’une overdose du cocktail de médicaments que lui avait prescrit sa psychiatre, le Dr. Kayoko Kifuji. Rebecca prenait du Seroquel, un puissant antipsychotique, du Depakote, un anticonvulsant, et de la Clonidine, un hypotenseur utilisé comme sédatif. Les parents de Rebecca furent immédiatement inculpés pour homicide, mais la question se posait également de la responsabilité du médecin dans cette tragédie. Par quelle aberration avait-elle pu prescrire à une enfant de deux ans des médicaments psychotropes destinés d’ordinaire à des psychotiques en phase maniaque? Pourtant, le Tufts-New England Medical Center où était soignée Rebecca fit paraître un communiqué de presse qualifiant le diagnostic et le traitement du Dr. Kifuji d’ “appropriés and conformes aux standards professionnels responsables.” (1) Interrogée par le Boston Globe, le Dr. Janet Wozniak, directrice du Pediatric Bipolar Program au Massachusetts General Hospital, abonda dans le même sens: “Nous recommendons un diagnostic et un traitement précoces, car les symptômes du trouble [bipolaire] sont extrêmement débilitants et handicapants. […] Ils nous incombe en tant que professionnels de mieux comprendre quels sont les enfants non encore scolarisés qu’il convient d’identifier et de traiter de façon agressive.” (2) Le 1er juillet 2009, un grand jury du comté de Plymouth abandonna toute poursuite criminelle contre le Dr. Kifuji. Comment en est-on arrivé là? Dans son dernier livre, Manie. Une brève histoire du trouble bipolaire, le psychiatre et historien David Healy n’hésite pas à remonter jusqu’aux Grecs et aux Romains pour tenter de le comprendre. Il y a de bonnes raisons à cela. Bien peu de personnes avaient entendu parler du trouble bipolaire avant qu’il soit introduit en 1980 dans le DSM-III, le manuel diagnostique de l’Association Psychiatrique Américaine, et c’est seulement en 1996 qu’un groupe de médecins du Massachusetts General Hospital animé par Joseph Biederman et Janet Wozniak émit l’hypothèse d’un trouble bipolaire caché chez les enfants diagnostiqués comme souffrant de trouble de l’attention avec hyperactivité. Pourtant, quiconque google “trouble bipolaire” sur Internet a toutes les chances d’apprendre que cette maladie est vieille comme le monde. C’est juste, nous dit-on, un nouveau nom pour ce qu’on appelait auparavant la psychose maniaco-dépressive , un trouble de l’humeur se caractérisant par une alternance d’états d’hyperactivité maniaque et de dépression profonde qui était déjà décrit par Hippocrate et d’autres médecins antiques. Pour faire bonne mesure, on ajoute souvent que Newton, Van Gogh, Schumann et Boltzmann en souffraient et même lui devaient leur génie (on trouvera sur Wikipédia une liste complète de célébrités bipolaires). Le lecteur en retire forcément l’impression que le trouble bipolaire est une maladie connue depuis toujours, dont il n’y a pas à s’étonner qu’on puisse la diagnostiquer chez une enfant de deux ans…..
Vous expliquez aussi dans votre livre qu’Internet est un rouage-clé dans cette entreprise de désinformation. De quelle façon? D’ordinaire, le marketing pharmaceutique cible les médecins puisque ce sont eux qui prescrivent les médicaments. C’est d’ailleurs pourquoi le marketing pharmaceutique se présente le plus souvent sous les dehors de la science, puisqu’il faut convaincre des médecins a priori sceptiques à l’égard des messages commerciaux de l’industrie. L’arrivée d’Internet a profondément changé la donne en permettant aux laboratoires de s’adresser directement aux patients-consommateurs et de créer chez eux des besoins qu’ils demanderont ensuite aux prescripteurs de satisfaire – « Parlez-en à votre médecin ». De nos jours, les patients ne sont plus passifs vis-à-vis du savoir médical. Ils s’informent sur les sites santé comme Doctissimo, participent à des réseaux sociaux spécialisés dans leur pathologie, forment des communautés virtuelles dont les membres échangent renseignements et conseils. Sept Français sur dix utilisent ainsi Internet pour s’informer sur la santé. On présente souvent cela comme un empowerment démocratique des malades. Ceux-ci, nous dit-on, ne s’en laissent plus conter car ils ont à leur disposition de multiples sources d’information. Or l’information n’y est guère contrôlée. Elle est même souvent sous influence. Par exemple, il y a une blogueuse qui a fait dès l’été une critique défavorable de « Big Pharma », bien avant la parution du livre. Elle nous objecte que les Français n’ont pas besoin d’être alertés sur les méfaits de l’industrie pharmaceutique, car ils sont devenus des « e-patients » qui trouvent une information critique sur Internet. Peut-elle vraiment ignorer que cette notion d’« e-patient » vient directement de l’argumentaire des marketeurs de l’industrie? Ils la promeuvent activement depuis plusieurs années (quelques exemples ici, là et là)? Big Pharma ne demande pas mieux que les patients s’informent par eux-mêmes sur Internet, car c’est sur son information qu’ils vont immanquablement tomber. Comme l’explique l’expert en santé publique Antoine Vial dans notre livre, l’information médicale a un prix et celle qu’on trouve sur les sites santé et réseaux sociaux du web n’est gratuite et immédiate que parce que des labos ou des agences de communication ont payé derrière pour placer tel ou tel contenu ou pour obtenir telles ou telles données. Face à une information gratuite, il faut donc toujours se demander « Qui ? ». Qui a payé pour le site de telle association de patients, pour telle campagne de prévention? Qui a lancé le buzz au sujet de telle pathologie, de tel médicament? Qui est derrière tel blog? Loin de constituer un contre-pouvoir à la machine à désinformer de l’industrie pharmaceutique, Internet est en permanence ventriloqué par elle. On ne peut absolument pas faire confiance au Web pour obtenir une information objective et de qualité sur les médicaments. Même l’encyclopédie en ligne Wikipédia est manipulée. Grâce au WikiScanner qui permet de détecter les modifications suspectes apportées à une entrée, on a pu voir ce qu’écrivent ou retranchent certaines firmes sur Wikipédia. Pouvez-vous donner des exemples? Le WikiScanner permet de « désanonymiser » les modifications apportées à une entrée par des utilisateurs dont les ordinateurs sont enregistrés sous des adresses IP appartenant à des grandes entreprises ou à des organisations comme la CIA. C’est ainsi qu’on a pu montrer qu’un ordinateur de la compagnie pharmaceutique Abbott Laboratories avait été utilisé pour enlever la mention d’un article scientifique qui révélait que le médicament contre l’arthrose Humira, doublait les risques de développer des infections graves et triplait ceux de développer certains types de cancer. Le même ordinateur avait servi à supprimer toute information au sujet des risques d’accidents cardio-vasculaires présentés par un autre produit d’Abbott, le médicament anti-obésité Meridia. Il faut savoir que le Meridia a depuis été retiré du marché à cause de ces mêmes risques, ce qui illustre la gravité du caviardage effectué par Abbott. Dans le livre, nous nous attardons sur les modifications apportées à l’entrée « Quiétapine » par l’Utilisateur « chrisgaffneymd » à partir d’un ordinateur appartenant au géant pharmaceutique AstraZeneca. La quiétapine, commercialisée sous le nom de marque Seroquel, est un antipsychotique de seconde génération qui présente toutes sortes de risques et d’effets secondaires: suicidalité, prise de poids importante, diabète, accidents cardio-vasculaires, dyskinésie tardive, syndrome neuroleptique malin. Or comme l’a révélé un blogueur anonyme, l’utilisateur « chrisgaffneymd » a systématiquement éliminé toutes les références à ces effets secondaires dans l’entrée « Quiétapine ». Il s’est aussi transporté sur les entrées concernant d’autres antipsychotiques de seconde génération pour souligner à grands traits leurs effets secondaires, afin de torpiller la concurrence. Du vrai travail de professionnel, visiblement effectué par un médecin psychiatre (son nom d’Utilisateur se termine par « md », ce qui semble indiquer qu’il est M.D., Medicinae Doctor. C’est absolument stupéfiant de cynisme! L’entrée « Trouble bipolaire » a elle aussi été modifiée par ce même « chrisgaffneymd ». Oui, ainsi que l’entrée « Spectre bipolaire ». On peut évidemment se demander pourquoi l’employé d’une compagnie pharmaceutique s’intéresse ainsi à la définition d’un trouble psychiatrique, mais la réponse est évidente pour quiconque connaît un peu les pratiques de Big Pharma. En (re)définissant les critères diagnostiques d’une maladie, on peut en effet augmenter considérablement les indications – et donc les ventes – d’un médicament donné. C’est ce que les marketeurs de l’industrie appellent dans leur jargon le « condition branding », autrement dit la promotion des maladies. Au lieu de vendre un médicament, on promeut une maladie pour laquelle le médicament est indiqué. Cela peut être une maladie existante dont on étend ou modifie artificiellement la définition pour élargir le marché d’un médicament. Cela peut aussi être une maladie créée de toutes pièces, comme le désormais fameux « trouble dysphorique pré-menstruel » qui a été intégré dans le « DSM », manuel de recension des troubles psychiatriques, par des experts complaisants pour fournir un débouché au Sarafem de la compagnie Eli Lilly, un médicament recyclant la molécule du Prozac, arrivée en bout de brevet. Le « trouble bipolaire » relève de la première catégorie, qu’on pourrait qualifier d’« extension du domaine de la maladie »… Oui, excellente expression ! Le « trouble bipolaire » a été introduit en 1980 dans la nosographie du « DSM-III » pour remplacer celui de psychose maniaco-dépressive. Celle-ci se définissait classiquement comme un trouble de l’humeur faisant osciller le patient entre des états d’hyperactivité maniaque et des états de dépression profonde. Il s’agissait clairement d’une psychose grave, relativement rare, pour laquelle on donnait des antipsychotiques. Or dans les éditions ultérieures du « DSM », des commissions composées à 100% d’experts ayant des liens d’intérêt avec des firmes pharmaceutiques ont introduit un « trouble bipolaire II », auquel ont été annexées des formes moins sévères de dépression et/ou d’hyperactivité. De fil en aiguille, on a commencé à parler d’un « spectre bipolaire » incluant quasiment n’importe quelle forme d’instabilité d’humeur et affectant toutes les tranches d’âge, des enfants turbulents aux vieillards déprimés. Tout cela nommé indifféremment « trouble bipolaire » et traité avec… des antipsychotiques de seconde génération comme le Seroquel d’AstraZeneca! Vous comprenez maintenant pourquoi l’homme d’AstraZeneca s’est intéressé aux entrées sur le trouble bipolaire dans Wikipédia. Lorsqu’on examine ses ajouts et amendements, on voit tout de suite qu’il s’agissait essentiellement pour lui de redéfinir la dépression et l’hyperactivité en trouble bipolaire caché ou mal diagnostiqué – autrement dit d’élargir le marché du Seroquel. C’est à la faveur d’opérations de « condition branding » de ce genre que le marché des antipsychotiques a littéralement explosé ces dix dernières, pour atteindre un chiffre d’affaires de 18 milliards de dollars par an. En promouvant agressivement le concept de « trouble bipolaire », les fabricants d’antipsychotiques et d’antiépileptiques ont réussi à capter le marché détenu auparavant par les antidépresseurs du type Prozac et les psychostimulants comme la Ritaline.
il y a 80% de chances que ce diagnostic soit faux.
extrait du livre remèdes mortels et crime organisé de peter Gotzsche
«Le trouble bipolaire est principalement iatrogène, causée par les ISRS [inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine] et les médicaments TDAH [déficit de l’attention hyperactivité»
Suicidality, violence and mania caused by selective serotonin reuptake inhibitors (SSRIs)
peter Breggin
Jusqu’à l’arrivée du Lithium, le trouble maniacodépressif était si rare qu’à peine une personne sur cinq à dix mille en était atteinte, et presque toutes se rétablissaient. De nos jours, un Zunien sur 20 à 50 est diagnostiqué de cela et drogué pour. C’est désormais considéré comme une affection permanente….
Le concept de trouble bipolaire a subi une transformation au cours des deux dernières décennies. Autrefois considéré comme un trouble mental grave et rare, le trouble bipolaire est diagnostiqué avec une fréquence croissante en Europe et en Amérique du Nord, et est suggéré de remplacer de nombreux autres diagnostics. Le présent article montre comment le concept moderne de trouble bipolaire a été créé dans le cadre des efforts visant à commercialiser de nouveaux antipsychotiques et d’autres médicaments pour le trouble bipolaire, pour permettre à ces médicaments à migrer hors de l’arène de troubles mentaux graves et dans le domaine plus rentable problèmes de tous les jours émotionnels
Récemment, j’ai reçu un appel d’une femme qui était certain qu’elle était «bipolaire». A l’âge de quarante-deux ans, Julie (pas son vrai nom) a semblé avoir tout – un mariage stable, quatre enfants qu’elle élevait avec la chaleur et l’efficacité, une entreprise à domicile en plein essor. Mais en dépit d’une vie marquée par la réussite scolaire et de la famille, elle a lutté avec une faible estime de soi et des épisodes de tristesse. Parfois, elle se sentait irritable et retirée, tantôt très productives. Julie sentit une vague d’espoir après avoir vu une publicité télévisée pour Abilify, un médicament antipsychotique maintenant fréquemment prescrit pour le trouble bipolaire. Google recherche subséquente de Julie sur « trouble bipolaire » l’a amenée à croire que, elle aussi, avait la maladie. Et malgré le fait que trente secondes d’une minute que Abilify annonce discuté des effets secondaires potentiels, Julie a été convaincue qu’elle pourrait bénéficier de la drogue. L’appel de Julie était pas unique. Presque tous les jours, il semble, je reçois un appel de quelqu’un qui lui-même s’est diagnostiquée comme bipolaire et me demande de prescrire Abilify ou l’un des autres fortement annoncés, antipsychotiques nouveaux. Ils ont vu les annonces, les sites Web visités, pris les quizz et décidé, « que moi. »
Récemment, j’ai reçu un appel d’une femme qui était certain qu’elle était «bipolaire».A l’âge de quarante-deux ans, Julie (pas son vrai nom) a semblé avoir tout – un mariage stable, quatre enfants qu’elle élevait avec la chaleur et l’efficacité, une entreprise à domicile en plein essor. Mais endépit d’une vie marquée par la réussite scolaire et de la famille, elle a lutté avec une faible estime de soi et des épisodes de tristesse. Parfois, elle se sentait irritable et retirée, tantôt très productives. Julie sentit une vague d’espoir après avoir vu une publicité télévisée pour Abilify, un médicament antipsychotique maintenant fréquemment prescrit pour le trouble bipolaire. Google recherche subséquente de Julie sur « trouble bipolaire » l’a amenée à croire que, elle aussi, avait la maladie. Et malgré le fait que trente secondes d’une minute que Abilify annonce discuté des effets secondaires potentiels, Julie a été convaincue qu’elle pourrait bénéficier de la drogue. L’appel de Julie était pas unique. Presque tous les jours, il semble, je reçois un appel de quelqu’un qui lui-même s’est diagnostiquée comme bipolaire et me demande de prescrire Abilify ou l’un des autres fortement annoncés, antipsychotiques nouveaux. Ils ont vu les annonces, les sites Web visités, pris les quizz et décidé, « que moi. »
L’événement clé au milieu des années 1990 qui a mené à la perspective de la perspective était la commercialisation de Depakote par Abbott comme stabilisateur de l’humeur. Avant cela, le concept de stabilisation de l’humeur n’existait pas.
Il est tellement vague que vous pouvez maintenant être diagnostiqué comme bipolaire simple fait de passer par des changements d’humeur causés par les hauts et les bas de la vie quotidienne.Mais un diagnostic de trouble bipolaire peut conduire à des prescriptions à vie pour les médicaments lourds qui devraient être réservés pour des troubles psychiatriques graves. Et pourtant , presque tous les antipsychotiques de test des essais de médicaments ont été menées sur les personnes souffrant de dépression maniaque classique.
Dans le processus, une nouvelle mode diagnostic a été fabriquée artificiellement appelée « syndrome bipolaire infantile » et des millions de dollars ont été dépensés pour des essais pseudo-scientifiques et éthiques afin de convaincre la communauté médicale que des millions d’enfants étaient réellement « bipolaires ». « Les médicaments qui n’étaient pas approuvés par la FDA chez les enfants, et prescrits hors AMM.
Les antidépresseurs ont été reconnus comme des inducteurs potentiels de la manie et de la psychose depuis leur introduction dans les années 1950. Klein et Fink 1 ont décrit la psychose comme un effet indésirable de l’antidépresseur tricyclique plus ancien imipramine. Depuis l’introduction du Prozac en décembre 1987, il y a eu une augmentation massive du nombre de personnes prenant des antidépresseurs. Preda et Bowers 2 ont rapporté en 2001 que plus de 200 000 personnes par an pénètrent dans un hôpital général avec un diagnostic de manie et / ou de psychose associée aux antidépresseurs. Ils ont été choqués par des chiffres aussi élevés indiquant que, puisqu’il est rare que les médecins reconnaissent l’antidépresseur comme le déclencheur de la manie, les chiffres réels de la manie induite par les antidépresseurs seraient beaucoup plus élevés.
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2 commentaires pour Bipolaire, psychiatrie : définition et origine

  1. unepsy dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec vous et j’en ai assez de recevoir des patients qui suite à un traumatisme ont été gavés de médicaments à tel point que maintenant on leur colle l’étiquette bipolaire parce qu’ils ne savent plus vraiment s’ils vont bien ou mal.
    Là est la bipolarité, la perte d’une identité par une sur-médication et une non écoute.

  2. hervedup dit :

    C’est article répond à quelqu’un de mes questions!
    Merci pour vos blogs!

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